Messe de la St Hubert

Ce dimanche 22 octobre, le vingt-neuvième du temps ordinaire, saint Hubert a été mis à l’honneur au cours de la messe. Celle-ci s’est prolongée par la bénédiction des chevaux et d’autres animaux.

Des petits plats dans les grands 

Le dimanche matin du 22 octobre a été consacré à la mémoire de Saint Hubert, patron des chasseurs et de leurs animaux de  compagnie. Une occasion saisie pour bénir les  chevaux et des chiens ! Loin de l’idée d’une  forêt dense, le soleil arrose de lumière le  décors planté sur la place de l’église des  Moëres. Le grand parking municipal a été vidé  des voitures au profit d’une grande tente et  d’un espace non couvert réservé aux chevaux  et à d’autres animaux. Les câbles divers bien  collés au sol conduisent vers les baffles, reliés  eux-mêmes à la sonorisation des grands jours.  Sous la tente ont été disposés des tables  recouvertes de linge blanc dans le sens de  la longueur, à peu près à quatre mètres du 

bâtiment abritant les logements. Le personnel  municipal, à l’œuvre pour les derniers  réglages, va et vient, se concerte. Repérables à partir de leur véhicule de service, les  gendarmes, un homme et une femme, sont  arrivés beaucoup plus tôt pour assurer la  sécurité et veiller à l’ordre public. La porte  centrale de l’église est ouverte. De  

l’extérieur, à travers les vitraux, la lumière  jaune du chauffage alerte sur la présence des  premières personnes dans l’église.  

A l’intérieur de celle-ci, tout est fin prêt pour  la célébration du vingt-neuvième dimanche du  temps ordinaire, avec évocation de Saint  Hubert. La lumière blanche des projecteurs 

accrochés au-dessus de l’autel atténue  l’impact jaunâtre du dispositif du chauffage.  Micro, bougies, nappe blanche fleurie, calice,  ciboire, burette, lavabo, gel hydroalcoolique  sont visibles du fond de l’église. Tout est  prêt ! La procession d’entrée est lancée à  l’entame du chant prévu à cet effet. C’est le  début de la messe. 

‘’Rendez donc à César ce qui est à  César et à Dieu ce qui est à Dieu’’ 

C’est la finale de l’évangile proposé ce  dimanche dans la version de saint Matthieu.  Dans son homélie prononcée en présence des  élus municipaux, Marc Bertrand a mis en garde  l’assemblée contre une tentation courante

penser en premier à une séparation sévère ou  à une opposition entre le temporel et le  spirituel. Le célébrant va rappeler la présence 

et l’existence de ces deux aspects même dans  la vie de l’église, à travers les charges  d’enseignement, de sanctification et de  gouvernement liés au sacrement de l’Ordre, le  ministère du diacre, du prêtre et de l’évêque.  Le curé a invité à observer les réalités que  sont la politique et le spirituel, ainsi qu’à 

veiller non pas à l’adversité ou au conflit, mais  à l’union et la complémentarité « sans  confusion, ni mélange, ni séparation », comme  le souligne le Concile de Chalcédoine. Dans son  rôle de conscientisation, le prélat est parti  d’un constat observable par toute l’assemblée, 

pour attirer l’attention sur l’importance d’une  collaboration, plutôt apaisée et respectueuse  des rôles et missions de chaque entité : le  couple marié à la Mairie est souvent le même  qui entre à l’église pour le mariage  communément appelé « religieux ». Pour le  pasteur d’âme, à la suite de Jésus, le pape  Benoît XVI invite à la distinction des deux  réalités, et non pas à leur séparation. Ainsi,  dans sa mission, le chrétien ne va pas mépriser  les gouvernants ; il est appelé à s’engager en  politique pour la formation des consciences, et pour la préservation de l’éthique voulue par  Dieu au sein de la société. Aussi, le gouvernant  doit prendre conscience qu’il appartient à  Dieu. Dans ce sens, les gouvernants  garantissent la liberté de conscience et de  culte. Portant en eux-mêmes « l’effigie », l’image de Dieu, tous les hommes sont appelés  à vouer à leur Créateur le respect, la louange,  l’amour, la gloire qui lui sont dues. 

Les animaux sont aussi à Dieu 

Dans le second récit de la création, l’homme  est appelé à veiller sur la création et à  continuer cette œuvre initiée par Dieu. Les  animaux sont reconnus par le code civil comme  des « êtres vivants doués de sensibilité ».  Dans le premier récit de la création (Gn 1, 22),  

les animaux sont créés le cinquième jour. Ce  n’est pas un fait du hasard que le Seigneur  prendra soin de préserver la vie des espèces  animales dans l’arche de Noé (Gn 9, 1-5). Bénir  les animaux, c’est dire du bien à ces êtres  créés par le Seigneur. C’est non seulement  reconnaître leur place dans la société, mais  c’est aussi prendre conscience de nos  responsabilités vis-à-vis d’eux et de manière  particulière envers les animaux domestiques.  

Chevaux et chiens bénis 

La bénédiction des chevaux et des chiens s’est  inscrite dans la longue tradition de l’Eglise en  général, et des paroisses en particulier, le jour  de la saint Hubert, patron des chasseurs et des  animaux. Le Livre des bénédictions publié par  l’Eglise comme document liturgique prévoit des  prières pour les animaux. « … rien n’empêche qu’à  certaines occasions, comme la fête d’un saint, que l’on conserve la coutume d’invoquer sur eux  (les animaux, ndlr) la bénédiction de Dieu »,  souligne le document en introduction de son  chapitre XXI. Précédée par l’intermède musical  de l’Harmonie municipale et le « lâcher de  pigeons », la bénédiction a lieu à l’extérieur de  l’église, après la messe. Venus de la Belgique et  des fermes environnantes, des dizaines de  chevaux ont reçu la bénédiction sous les rayons  de soleil réchauffant. Après la prière de  bénédiction prévue par le rituel, goupillon à la  main droite et le micro à la gauche, le prélat a  fait le tour des chevaux et des chiens. Avec son  goupillon il a aspergé ces créatures de Dieu avec  l’eau bénite prise dans le bénitier porté par un  accompagnant de circonstance. Apeurés par le  geste de la levée du bras du pasteur, certains  chevaux et chiens n’ont pas manqué de reculer  ou de s’effrayer, mais sans aucun danger pour  le prêtre. La célébration de la Saint Hubert s’est achevée au tour d’un verre proposé par la  municipalité.  

La rédaction

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